Nécessité de l'intervention :

Vous m’avez demandé conseil car vous estimez que le volume de vos seins est insuffisant et que vous pensez que la mise en place de prothèses pourrait améliorer cette situation.

Si votre poitrine est plate, ou à peine marquée, c’est en effet la seule solution possible, et nous avons discuté des problèmes posés par les prothèses : résultat immédiat parfait, remarquable, mais réflexion de votre part sur le problème des “coques”.

Si par contre votre poitrine paraît plate car elle tombe, s’est vidée du haut, avec un volume quand même acceptable, même s’il est un peu petit dans votre soutien-gorge, c’est l’intervention de correction de ptose par concentration de la glande et ablation de la peau en excès qui est à conseiller. Il faudrait en effet mettre une prothèse d’un volume très important pour éviter l’effet de la chute, et vos seins seraient disproportionnés. Il faut donc concentrer ce qui existe, quitte à mettre en place ultérieurement une petite prothèse si vous trouvez que ce n’est vraiment pas suffisant.


Les prothèses :

Revenons-en au problème des prothèses, en supposant que vous présentiez le cas idéal d’une poitrine peu développée, sans chute. Les prothèses consistent en une enveloppe très souple, remplie avec du sérum physiologique (eau) ou avec du gel siliconé.


L’intervention :

Cette prothèse se place en arrière de la glande mammaire, sur le muscle pectoral, ou même quelquefois derrière lui. Je vous ai expliqué que votre glande mammaire serait donc en avant de la prothèse, qui pourra donc être examinée normalement et masquera la prothèse.

J’effectue l’incision pour la mise en place de la prothèse soit dans l’aisselle (il n’y a donc aucune cicatrice sur le sein) soit dans l’aréole.

La cicatrice deviendra pratiquement invisible le plus souvent.

L’intervention s’effectue sous anesthésie générale, avec une hospitalisation de 24 heures en moyenne.

Le choix du type de prothèses, de l’incision et de la position de la prothèse dépend de nombreux facteurs (volume de vos seins, volume désiré, mode de vie, sports…) dont je discuterai avec vous.


Suites opératoires :

Je vous ai indiqué que vous auriez un pansement pour quelques jours, et qu’ensuite vous mettriez un soutien-gorge sans armature, à partir de la troisième semaine, vous maintenant bien. Vous aurez juste une compresse sur la cicatrice.

Les suites opératoires ne sont pas particulièrement douloureuses, beaucoup d’opérées ne souffrent pratiquement pas. Si la prothèse est placée derrière le muscle pectoral, l’opération est un peu plus douloureuse. Si la cicatrice est dans l’aisselle, il faudra éviter de lever les bras pendant deux à trois semaines. La première nuit, un calmant peut être nécessaire, pour atténuer une sensation de tension. Je vous verrai le lendemain de l’intervention pour refaire le pansement avant votre sortie.


Comment vous sentirez-vous dans les jours qui suivent ?

Votre poitrine vous paraîtra trop grosse, trop tendue du fait du gonflement (œdème).

Le volume définitif ne sera atteint qu’au bout d’un mois.

Vous serez gênée au moindre mouvement pendant une semaine.

Aucune activité sportive n’est réalisable pendant cette période.

Vous aurez oublié que vous avez été opérée au bout de plusieurs semaines car les douleurs auront complètement disparues et vous vous serez habituées aux prothèses.


Quels sont les éléments qui peuvent vous inquieter dans les suites de l'intervention ?

 1. Le gonflement brutal d’un sein avec sentiment de tension : c’est un hématome. Il faudra parfois l’évacuer sous anesthésie générale. Rapidement traité, il sera sans conséquence.

 2. Une asymétrie sur la forme des seins peut être constatée.

Elle est liée à une malposition d’une des prothèses qui peut être trop haute. Cela survient en général en cas de voie axillaire et peut nécessiter une ré intervention dans les jours qui suivent. Cet incident est rare mais vous devez en être avertie.

Ceci est à différencier d’une asymétrie préopératoire de vos seins. La mise en place de prothèse ne corrigera pas cette asymétrie congénitale.


L’évolution :

Je vous ai cependant expliqué le seul problème lié aux prothèses risquait d’apparaître ensuite : une réaction cicatricielle autour de l’implant qui se manifeste parfois et qui risque d’aboutir si l’on ne fait rien, à un sein rond et dur.

Ce problème de “coque” autour de l’implant se rencontre environ dans 5% des cas.

Je vous expliquerai les soins locaux, et les massages. Il est exceptionnel qu’il faille ré intervenir pour rompre la coque chirurgicalement de manière complète. Encore une fois donc, il faudra peser le pour et le contre. Si votre poitrine est vraiment plate, le risque me paraît justifié ; si vous désirez par contre une augmentation sur des seins simplement un peu petits, il faudra bien réfléchir.

Quant au risque de cancer, il ne paraît nullement augmenté tel que cela ressort de la surveillance des malades opérées, maintenant depuis plus de vingt ans avec des prothèses.

Vous pourrez si vous le désirez, avoir des grossesses.

Non seulement, il n’existe aucun risque à faire une mammographie (radio des seins) après l’intervention, mais je vous conseille d’en pratiquer une dans l’année qui suit l’intervention, ce qui permettra à votre gynécologue d’avoir une référence radiographique qui pourra être éventuellement utile dans l’avenir.

Faut-il changer les prothèses de façon systématique tous les 10 à 15 ans ? La réponse est non sauf s’il est constaté à la mammographie une modification de l’aspect de la prothèse (amincissement de la paroi par exemple) ; on discutera alors du remplacement de la prothèse.